22 oct. 2016

Vis ma vie de bordélique

Quand quelqu’un frappe à ma porte et que c’est le bordel
 Quand je dois me frayer un chemin dans mon amas d’immondices
 Quand à 20 ans je ne sais toujours pas comment fonctionne une machine à laver
Quand ma coloc voit l'état de la cuisine
   
Quand les gens découvrent ma vraie nature
 Quand il est temps de ranger mais que...
 Quand on me demande de faire des efforts
 Quand je retrouve un tupperware de bouffe vieux de deux mois
 Quand je croyais avoir rangé ce placard
 Quand le ménage ne fait pas parti de mes priorités de week-end
 Quand je suis en retard et ne trouve ni mes clés, ni mon portable, ni mes chaussettes
 Quand je retrouve ma boucle d'oreille préférée sous le pot à fleurs après 7 mois de recherche
 Quand on me dit que je finirais vielle et seule entourée de cafards
 Quand mon bordel en fait, c'est de l'art
 Quand je m'invente toutes sortes d'excuses pour ne pas faire le ménage
 Quand un visiteur tombe sur quelque chose qu'il n'aurait jamais dû voir
 Quand, parfois, je me désespère

15 oct. 2016

Passion Bordel







































"Cher lecteur,

Je suis bordélique.
Je me complais dans un océan nauséabond de bordel perpétuel, dans lequel des boîtes de pizzas surplombent une montagne de linge méticuleusement accumulé depuis plusieurs mois.
Le parfum subtil et délicat du renfermé apaise mon âme en ces froides nuits d’automne, de même que celui de l’amas de vaisselle radioactive qui m’attend dans l’évier depuis trois semaines déjà. 
La vision de mon bureau fouillis et inutilisable au point que je doive écrire sur le sol m’apporte la plus grande sérénité, et le ciel que je perçois à travers mes vitres embuées par la moisissure me rappelle à cette liberté miséricordieuse qu’offre la vie d’étudiant. Je fais le malheur de ma colocataire, et l’essentiel de mon quotidien se résume à me frayer un chemin entre mes assiettes, chaussettes, poussière et papiers entassés, me permettant ainsi une activité acrobatique régulière afin de garder la forme.

Petite déjà, je pensais avoir trouvé la solution au fameux « Va ranger ta chambre » en glissant l’ensemble de mes châteaux de barbies et pollypockets sous mon lit, avant de m’en aller, satisfaite, prendre mon goûter. A première vue, nul ne pourrait soupçonner l’existence de ce diable désordonné tapis en moi, et même les hennissements hystériques de ma pauvre mère n’ont pu me guérir de ce gêne maudit.
J’en deviens décomplexée, si bien que j’en arrive à le placer comme banalité sociale au sein d’une conversation : Bonjour je m’appelle Kaytleen, j’ai 20 ans, j’aime les plantes vertes, et je souffre de bordélisme aiguë. Enchantée.

Je pense sérieusement à monter l’ADFPB, Association de défense des filles pourries bordéliques, afin d’aider les filles comme moi à revendiquer leur altérité et ainsi lutter pour une meilleure tolérance de ce défaut au sein de la société. Après tout, que sont quelques feuilles volantes et vêtements défraichis face à l’acceptation de sa véritable nature ?

Bordel, merveilleux bordel."

XOXO,


Kay