9 juil. 2016

L'art de la discrétion chinoise



Cher lecteur,

En règle général, un Européen ne passe pas inaperçu dans la jungle pékinoise. 
Alors une grande noire aux cheveux aussi fournis que ses dessous de bras non plus. En te baladant innocemment en pleine rue, tu seras forcément, inexorablement, l'attraction journalière des badauds du quartier.

Ma première impression de Pékin a été celle... d'une belle vitrine: buildings immenses, enseignes internationales, surveillance omniprésente, comme si l'authenticité chinoise telle qu'on l'imagine avait été rasée au profit d'un mastodonte occidentalisé et hypermoderne. Heureusement, après m'être égarée dans quelques hutong, j'ai pu apercevoir un petit bout de vie réelle, loin de la nouvelle bourgeoisie et de l'itinéraire tout tracé des grands complexes touristiques.
J'ai également abandonné l'idée de communiquer en anglais, car je dois bien être la seule sur un rayon de 10km à le vouloir - j'ai compris dans quelle misère linguistique je m'aventurais quand les DOUANIERS de l'aéroport "international" de Pékin m'ont fixé avec ahurissement, lorsque j'eus le malheur de demander où se trouvait ma valise... qui n'arrivât que le lendemain !


Je suis arrivée pleine d’à priori vis à vis des locaux ; je m'attendais à ce qu'à chacun de mes déplacements on me pointe du doigt, tel un démon millénaire à trois têtes, où chaque personne faisant face au brun de ma peau serait maudite et brulée vive. Or la seule personne qui est brulée vive ici, c'est moi: sous un soleil particulièrement vicieux et sournois qui, en plus d'une couche épaisse de perpétuelle pollution, trouve le moyen de m'accabler sous sa chaleur, que je soupçonne de dépasser les 43°.
Le soleil des Antilles peut aller se rhabiller...

Chaque jour ici est une découverte. 
De la bouffe pas chère.
De la tendance qu'ont les locaux à cracher sur tous les sols, qu'ils soient bétonnés ou flambant neufs, jusqu'à l'art d'ignorer le code de la route, en passant par le jeu de ''qui klaxonnera le plus fort pour rien''.
De cette franche curiosité que les gens ont par rapport à ma couleur de peau; elle n'est ni malsaine ni intimidante, simplement teintée de surprise, et peut enchaîner sur un échange très sympathique.
Du fait qu'un endroit comme le Summer palace, site touristique immense et prestigieux situé en banlieue de Pékin, peut comptabiliser plus de 93000 entrées un Samedi. Disneyland en Juillet c'est de la rigolade.
De cette ville aux deux visages.
Cette dernière semaine j'ai eu l'occasion de faire un lot de rencontres insolites, drôles, enrichissantes, qui me conforte dans l'idée qu'en réalité il est plus facile de se sociabiliser avec un pékinois dans un boui-boui douteux qu'avec un parisien dans le RER A. J'ai pu faire un trajet en scooter en compagnie d'un énième demandeur de selfie, faire un bout de visite avec une petite étudiante, bénir un bébé (LOL), entendre une quasi-déclaration d'amour non censurée à mon tour de hanche, voir une multitude de réponses à mes sourires...

J'ai vu de la vie.







 "Le monde est un livre, et ceux qui ne voyagent 
  pas n'en lisent qu'une page" 
  Saint-Augustin






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3 juil. 2016

Frightened Airline


Cher lecteur,
L'avion c'est pas mon truc. Genre, vraiment pas.
À chaque coup de vent, j'ai l'impression que mon avion finira comme celui de 1972, écrasé en pleine Cordillère des Andes, une équipe de football entière à son bord. Pour survivre, ces derniers avaient dû manger leurs coéquipiers décédés....
Yummy.

À combattre le mal par le mal, j'ai finis par choisir une destination dont le trajet aérien, je le sais, consumera chaque once d'ondes positives et d’espoir auxquels je tenterais de m'accrocher pendant ces dix longues heures d'insomnies, d’instabilité, de panique et de prières hypocrites au tout puissant – « Seigneur, je sais que je n'ai pas cru en toi ces vingt dernières années mais s'il te plait, sur ce coup-là, soit sympa quoi..OK ? - jusqu'à mon entrée miséricordieuse en Empire du milieu, berceau de la civilisation et terre de légendes anciennes…
China, here I am . If destiny don’t screw up everything.