"Cher lecteur,
Il m'est souvent arrivé, petite, de maudire mes
petites camarades qui avaient, sinon de longs cheveux blonds et lisses, de
belles anglaises retenues par de jolies barrettes à nœuds. Les "ti
couli", comme on les appelle en Martinique, ces petites filles aux traits
orientaux qui avaient tout pour elles, de la petite jupe plissée au cartable
Polly Pocket, des meilleures notes aux derniers stylos Maped (option éclairage
et invisibilité), qui semblaient me narguer à chaque mots écrits sur le cahier
de devoir.
Sans doute ma mère pensait que les petites nattes
étaient la meilleure solution, pour la semaine et pour ses nerfs, toujours est-il que lorsqu'arrivait le jour du soin (#RPZ Vaseline et
Hair Mayonnaise), j'exerçais mon droit princier de petite fille en demandant un
brushing. Satisfaite le temps de quelques heures, il ne fallait pas bien longtemps avant que mes cheveux ne retournent à leur état sauvage, mutant, gonflant, s'emmêlant, comme si le destin me vouait à faire des petites nattes toute ma vie. A l'époque, je ne pensais naïvement qu'à toucher, même un court instant, le monde
des ti couli, mais plus tard, j'ai compris.. Car lors de mon retour au naturel, j'ai pu mettre un nom sur ce processus capillaire à l'origine de tous mes maux.
Le
Shrinkage, mes amis.
Cette abomination qui nous vole notre longueur
post-défrisage durement gagnée et qui fait que trois heures après chaque
brushing, chaque shampoing, chaque mise en pli, une désillusion s'empare de
votre être et le renie jusque dans ses plus profondes racines. Une sorte d'insurrection de votre cheveu qui, non content de s'être fait
chouchouté, se rétracte vicieusement de façon à ce que le monde entier pense
que vous n'avez qu'1cm de cheveux sur le crâne.
Shinkage, Ô maudit Shrinkage"
XOXO,
Moi être garçon, moi pas comprendre problème cheveux à toi.
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